💧 La gestion de l'eau fait face à une double contrainte majeure. D'une part, la raréfaction de la ressource : 2,2 milliards de personnes n'ont pas un accès sûr à l'eau potable. D'autre part, des phénomènes climatiques de plus en plus intenses : les inondations ont augmenté de 134 % depuis 2000 et représentent une part majeure des dégâts liés aux catastrophes naturelles.
👉 Entre le manque et les excès, cette situation impose de repenser nos infrastructures et nos habitudes pour mieux préserver la ressource et nous protéger des risques.
L’île de La Réunion illustre parfaitement ce paradoxe hydrologique. À l’échelle mondiale, l’île détient 6 records absolus de précipitations. Et pourtant, elle manque d’eau.
En début d'année 2024, l'île a connu une sécheresse d'une intensité inédite, avec un déficit de pluie de -75 % en décembre et janvier. Cette situation a directement affecté l'agriculture, les réserves naturelles et a entraîné des restrictions d'eau pour la population.
Pourtant, quelques mois plus tard, le cyclone Garance frappait l’île, provoquant des précipitations extrêmes, avec des cumuls dépassant les 500 mm en 12 heures par endroits.
Cette forte variabilité nécessite une transformation de notre approche de l'eau, de la planification urbaine aux équipements du bâtiment.
Face à ces enjeux, des innovations concrètes émergent sur toute la chaîne de valeur de l'eau. Elles permettent de construire une approche plus résiliente et plus sobre.
Il s'agit de mobiliser des ressources en eau jusqu'ici négligées pour réduire la pression sur le réseau public et mieux gérer les épisodes pluvieux extrêmes : récupération et stockage des eaux pluviales, captation de l’humidité de l’air, dispositifs de rétention…
💡 Zoom sur Cactile : ce système de toiture modulaire intelligent collecte et stocke l’eau de pluie. L'eau peut ensuite être utilisée pour les sanitaires, l'arrosage ou le nettoyage, rendant le bâtiment plus autonome tout en réduisant la pression sur les ressources conventionnelles.
Ces technologies rendent une eau impropre à certains usages de nouveau exploitable, que ce soit pour la potabilisation, la désinfection ou la réutilisation. Cela passe par des systèmes de traitement agiles et adaptés, de la phytoépuration au dessalement.
💡 Zoom sur Osmosun : l’entreprise conçoit des unités de dessalement qui transforment l'eau de mer ou saumâtre en eau potable, en utilisant l'énergie solaire comme unique source d'énergie. Une solution adaptée aux contextes côtiers ou isolés.
Grâce aux capteurs, aux données et à l'IA, il est maintenant possible d’anticiper, d’alerter et d’agir plus efficacement pour optimiser la gestion des réseaux, détecter les fuites ou prédire les pannes. Ces technologies offrent une visibilité en temps réel sur les consommations et l'état des réseaux.
💡 Zoom sur Leakmited: cette plateforme combine intelligence artificielle et expertise terrain pour localiser les zones à fort risque de fuite sur les réseaux d’eau potable. Elle permet de prioriser les interventions, réduire les pertes jusqu’à 75 % et orienter les investissements.
L'innovation se niche aussi dans des équipements hydro-économes qui réduisent la demande à la source sans sacrifier le confort de l'utilisateur.
💡 Zoom sur ILYA : cette entreprise a développé une douche qui recycle l'eau en circuit fermé. Le système la filtre et la purifie en temps réel, permettant de réduire jusqu'à 70 % la consommation d'eau et l’énergie pour la chauffer.
Avec son climat tropical et ses contrastes hydriques, La Réunion est un terrain idéal pour développer et déployer ces solutions. Le cadre réglementaire (loi AGEC, Plan Eau DOM, loi Climat et Résilience) encourage d’ailleurs cette transition.
Localement, des outils structurants comme le label GIEP (Gestion Intégrée des Eaux Pluviales) permettent de traduire ces ambitions en projets concrets. Il propose un cadre pour concevoir des aménagements qui gèrent la pluie là où elle tombe, transformant une contrainte en ressource pour le paysage urbain.
💡 L'exemple de La Volière : Porté par la SEMAC à Bois d’Olives, ce projet de logements sociaux labellisé GIEP est une parfaite illustration. Le site intègre des revêtements perméables, des jardins de pluie et des tranchées drainantes. Lors du cyclone Garance, ces dispositifs ont permis une infiltration totale des pluies, sans inondation ni débordement. Le projet démontre qu'il est possible de conjuguer performance hydraulique, qualité de vie et et cohérence architecturale dans des contextes tropicaux exposés.
Un projet autour de la gestion de l’eau pour rendre la Réunion plus résiliente ? Contactez-nous.
https://www.epo.org/fr/news-events/in-focus/water
https://www.rtl.fr/actu/meteo/meteo-la-reunion-detient-6-records-mondiaux-de-pluviometrie-7900477518
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